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Le 20 Janvier, jour de l’investiture de Trump, quittons X !
J-60 Une situation dangereuse et inédite
Le 4 Novembre 2024, Donald Trump a remporté de manière incontestable l’élection présidentielle de la première puissance nucléaire. Étant donné son passé judiciaire, cela en a sidéré plus d’un. Mais ce qui doit nous faire réfléchir, ce n’est pas tant le nombre d’électeurs pro-Trump, qui a augmenté d’à peine 1% depuis sa défaite de 2020, mais la marge de voix qui a permis à Trump de l’emporter (moins de trois millions de différence avec Harris) en comparaison de l’emprise du réseau social d’Elon Musk sur l’électorat américain : X, feu-Twitter, compte 100 millions d’utilisateurs aux États-Unis.
Contrairement à ce qu’il prétendait, Musk n’a pas racheté Twitter pour défendre la liberté d’expression. Musk a racheté Twitter pour mettre la main sur les données personnelles et l’environnement informationnel de 500 millions de personnes. Et peser ainsi sur la fabrique de l’opinion aux États-Unis et dans le monde. La stratégie de conquête du pouvoir d’Elon Musk est alors claire : utiliser son emprise sur X pour amener ne serait-ce qu’une petite partie des utilisateurs hésitants à voter Trump en 2024 et surtout, pour décourager les électeurs démocrates d’aller voter.
Ajoutez à cela que X est la source de choix des médias traditionnels pour trouver les verbatims des candidats et observer les tendances politiques et vous comprendrez l’avantage stratégique d’être propriétaire de X pour influencer les élections partout dans le monde.
Elon Musk est un homme d’affaire. Il ne se soucie guère des utilisateurs - tant qu’ils restent. Il a parié sur l’insouciance des utilisateurs, enchaînés à X par leur audience. Jusqu’à maintenant, il a vu juste.
Depuis le rachat de Twitter/X, plusieurs interventions dans l’algorithmique et le design de la plateforme lui ont permis de modeler Twitter/X à son image et de devenir maître du cœur battant de l’information mondiale : au nom de la « liberté d’expression », les équipes de modération ont été décimées et la politique de lutte contre la désinformation sur la pandémie de covid-19 a été suspendue ; des comptes autrefois bannis pour incitation à la violence, promotion du nazisme ou homophobie ont été rétablis, ils sont même désormais monétisés ; pour tous les utilisateurs, les fils d’actualité ont été enrichis en contenus toxiques - la toxicité étant par ailleurs la signature des prises de parole de l’équipe Trump- et les messages de d’Elon Musk et des partisans de Donald Trump ont été mis spécifiquement en avant auprès des utilisateurs.
Un chiffre ne trompe pas : du haut de ses 200 millions d’abonnés, les messages politiques de Musk ont amassé plus de 17 milliards de vues depuis qu’il s’est rallié à Trump – soit plus de deux fois le nombre de vues de l’ensemble des publicités politiques sur X sur la même période !
Il n’y a plus de certification de l’authenticité d’un compte sur X. L’ancien badge de certification a été recyclé pour signaler qu’un compte a payé pour gagner en visibilité sur X.
X est devenu une machine à promouvoir Elon Musk, sa fortune et son idéologie (classée d’extrême-droite libertarienne), la survie de toute dissidence est soumise à son bon vouloir : plusieurs comptes d’influenceurs, de journalistes ou d’opposants politiques ont été fermés sans préavis pour crime de lèse-majesté vis-à-vis de Musk.
C’est un exemple typique du danger des réseaux sociaux centralisés, conçus pour rendre leurs utilisateurs captifs tout en instrumentalisant leur audience. Musk ne s’en cache pas, lui qui se vantait littéralement de gaver les utilisateurs de X de ses tweets..
« Déchéance morale sans précédent »
Or, les messages de Musk et de ses équipes sont tous sauf de l’information : ils ont diffusé de fausses vidéos de Kamala Harris sans en préciser la nature, promu de fausses informations sur les processus électoraux ou les migrants, organisé des loteries truquées à un million de dollars qui s’apparentent à de l’achat de votes, relayé des campagnes frauduleuses organisées par ses équipes… Détaillons l’une de ces initiatives qui s’apparente à de l’usurpation d’identité : Progress 2028, un faux site de campagne de Kamala Harris, financé par Musk, en caricaturait le programme de manière à ce que la candidate devienne un repoussoir pour une partie de son électorat. Par exemple, ce site faisait croire qu’elle encourageait la transition sexuelle chez les mineurs LGBTQIA en veillant « à ce que chaque jeune [LGBTQIA] ait accès aux soins dont il a besoin, sans craindre la discrimination ou l’intervention des parents ». Ce site a été promu non seulement sur X, mais aussi via des campagnes de SMS massives, dont on ne peut exclure qu’elles aient utilisé les données de X pour un ciblage plus efficace.
La campagne américaine a ainsi atteint des niveaux de déchéance morale et de sophistication dans la désinformation sans précédent. Il faut s’attendre, si rien ne change, à ce que les démocraties européennes ne résistent pas à ce type d’environnement.
Elon Musk a déjà prouvé sa volonté d’ ingérence dans la politique européenne, en soutenant l’AfD en Allemagne, par sa proximité avec Giorgia Meloni ou son intervention sur la guerre civile lors des émeutes de l’été 2024 au Royaume-Uni.
Le 20 janvier 2025, Trump sera investi,
Musk ne sera soumis qu’à sa seule loi,
Et il n’aura plus aucune limite.
X vient de devenir une machine de propagande étatique. Toute utilisation de X profite désormais directement ou indirectement au programme de conquête des esprits de l’alt-intern, cette internationale de l’extrême-droite promue par l’alt-right américaine et le Kremlin. Les utilisateurs de X/Twitter sont désormais la chair à canon de la guerre cognitive de l’extrême-droite américaine (et accessoirement d’autres puissances étrangères).
Les médias traditionnels sont les derniers remparts contre cette machine de guerre. Musk et ses supporters souhaitent leur mort. Les mots d’ordre "Legacy media is dead" et "X is the media" sont lancés.
Arrêtons de faire l’autruche au nom de notre audience.
Nous ne sommes pas obligés d’accepter cette guerre car nous pouvons rependre la main sur nos espaces informationnels.
La bonne nouvelle est que cela est que cela peut se faire simplement et en douceur. N’oublions pas que c’est nous, utilisateurs, et uniquement nous, qui faisons la valeur d’un réseau social. Comme disait Coluche : « Il suffit qu’on arrête d’acheter pour que cela ne se vende plus ».
Le 20 janvier 2025, quittons X !
Quittons X le 20 janvier 2025. Pas avant, pas après.
L’important est de le faire en gardant notre audience, nos threads, notre capital social afin de ne pas perdre leur valeur sociale globale. Pour cela il faut s’organiser. Et cela commence maintenant !
1ère étape avant le #20janvier :
archivons nos données X. D’ici le 20 janvier 2025, des outils de migration nous permettront de transférer nos fils de discussion (threads) et notre audience (followers) de X vers d’autres réseaux où la liberté d’expression est assurée. Pour les utiliser, il nous faudra deux choses. La première est l’archive de tous nos tweets et la liste de nos followees. La première chose à faire est donc d’obtenir l’archive de tous ce que X sait de vous. X a l’obligation légale de vous la fournir. Demandez-en la copie à X dès maintenant et conservez-la précieusement.
2ème étape avant le #20janvier :
créons un compte Mastodon, Bluesky, ou les deux
Pour garantir la liberté d’expression, un réseau social doit permettre trois choses : être maître de ses données, de son audience et de l’algorithme de recommandation. X ne vous offre aucun de ces trois leviers. Mastodon et BlueSky sont les principales alternatives à ce jour. Ils sont moins populaires, donc actuellement moins intéressants. Mais avec un peu de coordination, le 20 janvier, ils seront au cœur de l’information.
La deuxième chose à faire est donc d’obtenir un compte l’un de ces réseaux voire les deux. Créez-le dès maintenant, même si vous ne l’utilisez pas d’ici là, vous serez ainsi assuré de pouvoir transférer vos threads et contacts dans un environnement sain au plus tard le 20 janvier.
Musk n’hésite pas à censurer des contenus pour éviter à ses utilisateurs de s’informer. En 2022, Musk a fermé unilatéralement plusieurs comptes de journalistes et d’influenceurs qui lui déplaisent, et il a censuré le mot « Mastodon » sur X et fermé le compte Twitter de Mastodon pour masquer la première grande fuite d’utilisateurs. #HelloQuitteX fera certainement l’objet de nouveaux contre-feux.
Pour bien réussir à s’extraire des environnements numériques toxiques, il faut donc le faire de manière coordonnée, en préparant le terrain en amont et en diversifiant les actions.
Devenez porte-parole d’@HelloQuitX
Afficher l’annonce du #20Janvier au bureau près de la machine à café (version PDF)
Diffusez par mail la version PDF du manifesto.
Chacun.e d’entre-nous a son rôle à jouer dans le changement. Suivez @HelloQuitX sur X , Mastodon et Bluesky ou sa sœur française @HelloQuitteX ! Abonnez-vous à sa chaîne YouTube anglaise ou française. Suivez-la sur Instagram. Différentes actions seront proposées jusqu’au 20 Janvier pour sensibiliser les citoyens aux enjeux des réseaux sociaux et leur donner les moyens de résister face aux manipulations d’opinion.
Pour commencer, informez vos followers et retweetez les messages de la communauté HelloQuitX mais faites aussi des messages originaux à partir des messages les plus importants en les recopiant dans de nouveaux tweets. Cela rend plus difficile la censure sur la base d’un compte particulier. Ajoutez des quotes et citations (@..) dans vos tweets qui atteindront plus sûrement leurs destinataires.
Interpelez les utilisateurs, notamment ceux qui souhaitent partir, pour les inviter de manière bienveillante à se joindre au mouvement HelloQuitteX et à utiliser d’ici là leur audience pour expliquer la situation.
Le 20 janvier, X sera hors de tout contrôle. Ses utilisateurs ne seront plus que les pions de son algorithme.
Refusons d’être des pions.
Jouons notre propre partie.
Le 20 janvier, reprenons le contrôle de nos espaces numériques.
Le 20 janvier, quittons X.
#20janvier #HelloQuitX